Grèce : l’Europe au secours des médecins… qu’elle a elle-même rendus malades

Publié: décembre 31, 2015 dans Articles / Press / Grèce

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Finies les journées interminables pour les médecins dans les hôpitaux grecs. La Cour de justice de l’Union européenne vient de les juger illégales. Seulement elle oublie que cette surcharge horaire n’est autre que le fruit de l’austérité que l’Europe a elle-même imposé au pays.
Un hôpital d’Athènes – Petros Giannakouris/AP/SIPA

Dans les hôpitaux grecs, les médecins ne savent plus à quel stéthoscope se vouer. Enchaînant des journées interminables pouvant atteindre 32 heures – sans repos entre la période de garde et les consultations classiques -, des semaines à rallonge allant jusqu`à 93 heures d’astreinte, ils ont décidé de saisir la Commission européenne qui a, à son tour, demandé à la Cour de justice de l’Union de statuer.

Patatras ! Les juges ont alors constaté, écrit , que « la Grèce ne respectait pas la législation européenne,«  à savoir selon la directive n° 2003/88/CE citée par le quotidien, que la « durée hebdomadaire maximale de 48 heures garantit pour chaque période de 24 heures travaillées, un repos minimum de onze heures consécutives. » 

Cocasse quand on sait que l’Europe, si friande d’austérité, a elle-même plongé le système de santé grec dans le chaos, et notamment les médecins qu’elle prétend aujourd’hui sauver. Les coupes budgétaires ayant en effet entraîné, entre autres maux, le licenciement de milliers de praticiens hospitaliers, ( sur 6000 dans le public soit la moitié des effectifs) reportant sur les restants une importante surcharge de travail.

15.000 postes au total dans le public ont ainsi été supprimés selon les chiffres du , qui évoque une réduction du budget santé depuis l’arrivée de la Troika en 2010 de l’ordre de 35%. La Troika ? FMI, Banque centrale et… Commission européenne.

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