L’austérité nuit gravement à la santé !!

Publié: mars 29, 2016 dans Articles / Press / Grèce

(en grec ci-dessous)

Ou comment les processus des politiques néo libérales sont universels, et produisent les mêmes effets sur la santé publique dans tous les pays.

11043029_348938135295732_3847101518687509619_n (Intervention au dispensaire d’Halandri , 19 Mars 2016)

Philippe GASSER
Psychiatre, Président de l’Union Syndicale de la Psychiatrie
Membre du Collectif France-Grêce-Santé-Solidarité
Nîmes  FRANCE

Une des premières mesure des gouvernements néo libéraux est de réduire les  dépenses publiques ; une des premières conséquences est la réduction – ou suppression – des allocations chômages, des cotisations sociales des entreprises (là où elles existent) au nom de la « compétitivité «, des retraites et donc de précariser la protection sociale pour ceux qui en bénéficient.

En matière de santé, le choc de l’austérité est brutal : déremboursement des médicaments, des consultations médicales, majoration du « reste à charge »  (ce qui reste à payer par le patient, qui n’est pas pris en charge par la sécurité sociale) pour les hospitalisations et les soins médicaux.

Des prestations para médicales (kiné, orthophonie ) ne sont parfois plus du tout pris en charge , et certaines spécialités « couteuses »  sont de plus en plus mal remboursées (dentiste, ophtalmologie ).

Les structures de santé sont aussi directement impactées par les politiques néo libérales, car des hôpitaux ou maternités de proximité ferment aussi, pour cause de « non rentabilité ».

La santé des citoyens est ainsi directement impactée , d’une part du fait de la réduction de prise en charge sur le plan financier, mais aussi, dans les zones rurales, par le manque de structures et d’acteurs de soins, désormais concentrés dans les zones urbaines, où les patients précaires n’ont pas toujours la possibilité de se déplacer ; en France, on estime ainsi officiellement que 20 % de la population a du renoncer au moins une fois à des soins « non urgents » depuis 2010.

La psychiatrie et la santé mentale sont aussi durement touchées par ces politiques d’austérité : les pays qui, comme la France , fonctionnent sur le principe d’une politique de santé mentale basée sur la notion de SECTEUR  ( où pour une population donnée correspondent des équipements nécessaires à la prise en charge ambulatoire – centre médico-psychologiques , hôpitaux de jour – ou hospitalière (à temps plein) sur tout le territoire, voient leurs possibilité d’intervention réduites , à cause de la fermeture de structures , « justifiées » par les autorités par leur coût de fonctionnement et par le manque de personnels .

En fait les infirmier(e)s et soignants partant à la retraite ne sont pas remplacés, d’autres sont regroupés dans des centres hospitaliers en ville, et rien n’est fait pour favoriser l’implantation des médecins et des psychiatres en zones rurales. Il s’en suit ainsi des inégalités dans l’accès aux soins et surtout aux soins psychiques sur le territoire et la création de déserts médicaux.

La précarisation de la population qui souffre de troubles mentaux est aussi liée à un défaut de soins et de prise en charge , tant sur le plan psychiatrique que sur le plan sociale : les politiques d’austérité impactent aussi bien l’accès aux soins que les déterminants de santé et de santé mentale : faibles revenus, hauts loyers , augmentation du chômage, dégradations des conditions de vie et de travail –pour ceux qui en ont – , de l’environnement et des relations sociales et familiales ,qui entrainent une majoration des troubles psychiques, dans le même temps où diminuent les capacités de leurs prises en charge.

De fait, on retrouve un certain nombre de personne souffrant de troubles mentaux, et beaucoup de troubles psychotiques, dans la rue (« sdf « : sans domicile fixe), et  plus en plus en prison, où ils ont pu être incarcérés pour des délits mineurs (vols, drogues)  et sont ainsi très mal – ou pas – soignés.

Sur le plan économique, et malgré l’existence de la CMU ( couverture maladie universelle ), crée en 1999 et récemment remplacée, en France , par la PUMA (protection universelle maladie) , tous les soins ne sont pas pris en charge par l’état à 100%, même pour les plus pauvres ; en effet l’OMC (Organisation mondiale du commerce) et son département qui s’occupe du commerce des service (AGCS = accord général sur le commerce des services), crée en 1995 dans le but de favoriser la « libre concurrence » dans le domaine des services , y compris pour les services publics , dans tous les pays, a menacé la France et a entamé une procédure , dans sa « commission des conflits » ,  pour « concurrence déloyale »  et « entrave à la libre concurrence » si le pays continuait a « subventionner » l’intégralité de la couverture maladie des patients , prétextant que les assurances complémentaires (privées ) devaient pouvoir avoir accès à ce marché , et que les assurances , même en matière de maladie, ne pouvaient être le monopole de l’état.

Depuis, et selon les situations, l’état français assure donc une majeure partie de cette CMU (70 à 90 % selon les cas), mais, pour respecter l’AGCS (qui figure dans les directives européennes), il a crée un « fond d’aide à l’assurance complémentaire » qui permet aux patients qui ne pourraient payer d’accéder à une assurance complémentaire privée (ACS = aide à la complémentaire santé).

L’état et l’assurance maladie publique sont donc réduits à financer ainsi les assurances privées … !

Les conséquences globales des politiques d’austérité amènent donc une attaque des services publics , où qu’il soient et quels qu’ils soient qui se transforment en « délégation »  de service public au profit des structures privées, notamment dans les transports (bus) et dans le domaine de la santé : ici les charges les plus lourdes et les soins les plus couteux pour la collectivités restent à charge du public, tandis que le privé s’octroi les soins les plus lucratifs (courts séjours, imagerie médicale, prise en charge des pathologies névrotiques plutôt que des psychoses lourdes etc …).

Cette politique impacte aussi les personnels, dont le nombre se réduit pour effectuer une même charge de travail, et dont le rythme de travail (sur la journée, sur la semaine) se voit modifié et amplifié de maniére imposée (recul sur la semaine des 35 heures, en France) … avec des temps de congés ou de récupérations qui existent toujours. en théorie, mais que les personnes n’ont jamais le temps de prendre en raison de la réduction des effectifs !

Nous assistons donc, dans tous les pays, à un processus de MARCHANDISATION  de la santé, que ce système sort du domaine des « biens communs » pour le faire rentrer dans celui des biens « marchands », comme le veut l’accord sur le « commerce des services (AGCS) de l’OMC (organisation mondiale du commerce).

Ainsi des actionnaires et fond de pensions (nord américains notamment), investissent dans la santé (cliniques, laboratoires), dont ils espèrent tirer un PROFIT, au mépris de la santé publique et de la réponse aux besoins des populations … et si le profit n’est pas suffisant, ils abandonnent l’ »affaire » pour aller investir ailleurs, laissant les structures de soins à l’abandon, sans moyens et en quasi faillite !!

Les acteurs de santé sont aussi, de fait impliqués  dans ce système « productiviste » : les responsables de services médicaux, à l’hôpital public, reçoivent, en France, une formation de gestionnaire, pour leur apprendre à « produire » du soin « rentable » (au dépens d’une formation de santé publique qui pourrait leur appendre a évaluer les besoins des patients et à y répondre efficacement).

Les médecins, comme les directeurs d’hôpitaux sont « formatés » dés leur formation initiale : en France, comme dans d’autres pays, on a introduit la « prime à la performance »   (pour les médecins de ville )qui ont de « bons » résultats avec leurs patients … l’effet pervers est immédiat et aboutit à une SELECTION des patients « intéressants » pour les médecins : mieux vaut ne pas prendre en charge un insuffisant rénal, ou une psychose lourde, dont la « guérison » demeure aléatoire, et peu lucrative pour le médecin .

Les chefs de services hospitaliers ont également le même genre d’ »intéressement » aux résultats , pour l’attribution des budgets (basé, par exemple sur la durée de séjour : en psychiatrie elle est d’environ 23 jours en moyenne à l’hôpital … celui qui gardera plus longtemps ses patients mal stabilisés sera « mal considéré » par les instances dirigeantes et administratives de la santé … résultats : de plus en plus de patients, en psychiatrie, voient leur durée d’hospitalisation réduite alors qu’ils auraient parfois besoin de plus long séjours , et sortent de l’hôpital incomplètement stabilisés … quitte à retourner en hospitalisation quelques semaines après (phénomène des « portes tournantes » bien connu aux Etats unis depuis des années …

En France, les directeurs des hôpitaux publics, eux aussi, « bénéficient » d’une « prime au rendement et à la performance » (PRF), calculée selon des critères de rentabilité économiques et de réduction des dépenses et des investissements, ce qui ne permet pas le développement, et encore moins la création de services de soins ou de post cure pourtant nécessaires au traitement et aux suivis des patients.

Au total, c’est tout le système de santé , et les personnes qui devraient en bénéficier, qui souffre des politiques austéritaires néo libérales , qui placent le « bénéfice » ailleurs que dans l’Humain !!

Des solutions existent pourtant :

–          tout d’abord le développement des solidarités, dans la communauté afin de ne jamais laisser s’isoler une personne en souffrance, même si elle ne peut avoir directement accès aux soins.

–          D’autre part un certain nombre de collectifs et d’associations d’ »usagers de la santé » luttent pour obtenir une reconnaissance statutaire qui leur permettrait de siéger aux conseils d’administration des hôpitaux publics, afin de tenter d’en infléchir la politique en matière d’accès aux soins. Il s’agit aussi ici d’obtenir la reconnaissance des pouvoirs publics afin d’être reconnus par le ministère de la santé comme interlocuteur, afin de tenter de se faire entendre pour les orientations de santé publique ou de santé mentale : en France, par exemple, c’est le cas du collectif «  Notre santé en Danger », ou de la coordination de défense des hôpitaux et maternités de proximité.

–          En santé mentale, un collectif regroupant professionnels de la santé, syndicalistes, patients et familles ou proches de patients a également été constitué depuis quelques années pour agir vis a vis des pouvoirs publics (« les 39 »).

–          En psychiatrie toujours, il s’agit de développer les alternatives à l’hospitalisation à temps plein : hôpitaux de jour, Centre médico-psychologiques pour enfants, adolescents et adultes, CATTP (centre d’accueil à temps partiel, où se pratiquent des activités de groupes a visée « intégratives » pour des personnes désinsérées socialement, GEM (Groupement d’Entraide Mutuelle, structures dont la création peut être favorisée par des soignants, mais qui sont gérées par des patients et des associations ) etc …

Malheureusement le manque de personnels permet de moins en moins l’émergence de telles structures qui vont plutôt en diminuant et en régressant dans les modes d’abord proposés …

–  Enfin, il faut restaurer, en France , le processus démocratique qui présidait à la création de la sécurité sociale en 1945, où le principe était que « chacun cotisait selon ses moyens et recevait selon ses besoins » … Les citoyens participaient alors aux élections de leur représentants (par le biais des syndicats) pour la gestion de la sécurité sociale… alors qu’il n’y a plus eu d’élections à la sécurité sociale depuis prés de 30 ans, et que c’est maintenant le gouvernement qui avec le patronat (MEDEF = organisation représentante des patrons) ordonne arbitrairement les dépenses de l’assurance maladie chaque année.

En conclusion, et surtout dans le champ de la santé mentale, mais aussi dans tous les domaines concernant la santé publique, rappelons que la santé n’est pas une affaire de « spécialistes » mais intéresse tous les citoyens et doit fonctionner sur le mode d’une démocratie sanitaire participative (cad impliquer les citoyens à chaque étape de décisions des orientations des politiques de soins et de leur remboursement.

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H λιτότητα βλάπτει ΣΟΒΑΡΑ ΤΗΝ ΥΓΕΙΑ!!
Ή πώς οι νεοφιλελεύθερες είναι καθολικές, και έχουν τις ίδιες επιπτώσεις στη δημόσια υγεία σε όλες τις χώρες.

11043029_348938135295732_3847101518687509619_n(Ομιλία στο ιατρείο Χαλανδρίου-19 Μαρτίου 2016)

Philippe Gasser

Ψυχίατρος, Πρόεδρος της Ένωσης Syndicale της Ψυχιατρικής

Μέλος του Collectif  Γαλλία-Ελλάδα-Υγεία-Αλληλεγγύη,Nimes Γαλλία

(Μετάφραση: Βέρα Παύλου)
 

Ένα από τα πρώτα μέτρα των νεοφιλελεύθερων πρακτικών είναι να μειώσουν τα δημόσια έξοδα. Μία από τις πρώτες συνέπειες αυτής της μείωσης –ή κατάργησης -των επιδομάτων ανεργίας , της κοινωνικής συνεισφοράς των επιχειρήσεων(εκεί όπου υπήρχε) στο όνομα της « ανταγωνιστικότητας », των συντάξεων, ήταν να δημιουργήσουν ανασφάλεια στην κοινωνική προστασία για όσους ωφελούνταν.

Στον τομέα της υγείας, οι επιπτώσεις της λιτότητας είναι σκληρές: δεν επιστρέφονται τα φάρμακα και οι  ιατρικές επισκέψεις, αυξάνεται η « συν-εισφοράς» (η οποία μένει να καταβληθεί από τον ασθενή και δεν υποστηρίζεται από την κοινωνική ασφάλιση) για νοσηλεία και ιατρική περίθαλψη.
Παρά-ιατρικές υπηρεσίες (φυσιοθεραπεία, λογοθεραπεία) μερικές φορές δεν υποστηρίζονται καθόλου, και ορισμένες « ακριβές » υπηρεσίες υγείες επιστρέφονται όλο και λιγότερο (οδοντίατρος, οφθαλμίατρος).

Οι υπηρεσίες της υγείας, επίσης, επηρεάζονται άμεσα από τις νεοφιλελεύθερες πολιτικές, όπως τα μικρά νοσοκομεία ή μαιευτήρια που κλείνουν, λόγω της « έλλειψης κερδοφορίας ».

Η υγεία των πολιτών έτσι πλήττεται άμεσα, πρώτον, λόγω της  μείωσης σε οικονομικό επίπεδο, αλλά και γιατί στις αγροτικές περιοχές υπάρχει  έλλειψη εγκαταστάσεων και η φροντίδα συγκεντρώνεται τώρα σε αστικές περιοχές, όπου οι φτωχότεροι ασθενείς δεν έχουν πάντα τη δυνατότητα να έχουν πρόσβαση. Στη Γαλλία, εκτιμάται επίσημα ότι το 20% του πληθυσμού αναγκάστηκε να αρνηθεί τουλάχιστον μία φορά «μη επείγουσες» φροντίδες μέσα στο 2010.

Η ψυχιατρική και η ψυχική  υγεία έχουν επίσης πληγεί σκληρά από τις πολιτικές λιτότητας: Σε χώρες όπως στη Γαλλία, όπου οι εργασίες για την ψυχική υγεία οργανώνονται  με βάση την έννοια του τομέα (όπου  σε έναν πληθυσμό αντιστοιχεί ο κατάλληλος  εξοπλισμός που απαιτείται για την εξωνοσοκομειακή περίθαλψη – ιατρικά και ψυχολογικά κέντρα, νοσοκομεία ημέρας – ή νοσοκομειακή περίθαλψη (πλήρους απασχόλησης) σε όλη τη χώρα, βλέπουμε τις δυνατότητες παρέμβασής τους να  μειώνονται λόγω των δομών που κλείνουν, «αιτιολογούμενο» από τις αρχές με βάση το κόστος λειτουργίας τους και λόγω έλλειψης προσωπικού.
Στην πραγματικότητα, η νοσοκόμα (ες) και οι φροντιστές που συνταξιοδοτούνται δεν αντικαθίστανται, άλλοι συσσωρεύονται σε νοσοκομεία της πόλης, και τίποτα δεν γίνεται για να ευνοήσει την τοποθέτηση  γιατρών και ψυχιάτρων στις αγροτικές περιοχές . Επακολουθούν  ανισότητες στην πρόσβαση στην περίθαλψη ιδίως στην ψυχική υγεία δημιουργώντας « ιατρικές ερήμους ».
Η ανασφάλεια των ανθρώπων που υποφέρουν από ψυχικές διαταραχές συνδέεται επίσης με την έλλειψη φροντίδας και υποστήριξης, τόσο σε ψυχιατρικό όσο και σε κοινωνικό επίπεδο: οι πολιτικές λιτότητας επηρεάζουν τόσο την πρόσβαση στην περίθαλψη όσο και καθοριστικούς παράγοντες της υγείας και της ψυχικής υγείας: χαμηλά εισοδήματα, υψηλά ενοίκια, αύξηση της ανεργίας, επιδείνωση των συνθηκών διαβίωσης και εργασίας -για όσους είχαν καλές συνθήκες-, χειροτέρευση στο περιβάλλον και στις κοινωνικές και οικογενειακές σχέσεις, οι οποίες οδηγούν σε ψυχικές διαταραχές ενώ ταυτόχρονα μειώνονται οι δυνατότητες να υποστηριχθούν αυτοί οι άνθρωποι.

Στην πραγματικότητα, υπάρχει ένας αριθμός ατόμων με ψυχικές διαταραχές, και πολλοί με  ψυχωτικές διαταραχές στους δρόμους ( « sdf »: sans domicile fixe, χωρίς συγκεκριμένη κατοικία, άστεγοι), και όλο και περισσότεροι σε φυλακές, όπου έχουν φυλακιστεί για ήσσονος σημασίας αδικήματα (κλοπές, ναρκωτικά) και ως εκ τούτου έχουν ελιπή -ή και καθόλου – θεραπεία.

Στο οικονομικό μέτωπο, παρά την ύπαρξη του CMU (καθολική κάλυψη υγείας), που δημιουργήθηκε το 1999 και αντικαταστάθηκε πρόσφατα στη Γαλλία από το PUMA (καθολική προστασία ασθένειας ), η φροντίδα δεν υποστηρίζεται 100% ακόμη και για τους πιο φτωχούς. Πράγματι, ο ΠΟΕ (Παγκόσμιος Οργανισμός Εμπορίου) και το τμήμα που χειρίζεται τις συναλλαγές στον τομέα των υπηρεσιών (AGCS =Accord General Commerce Services-Γενική  Συμφωνία για το Εμπόριο των Υπηρεσιών), που δημιουργήθηκε το 1995 για να προωθήσει τον «ελεύθερο ανταγωνισμό» στον τομέα των υπηρεσιών, συμπεριλαμβανομένων και των δημόσιων υπηρεσιών σε όλες τις χώρες, απείλησε την  Γαλλία και κίνησε τη διαδικασία στην « επιτροπή διαφορών» για τον «αθέμιτο ανταγωνισμό» που «εμποδίζει τον ελεύθερο ανταγωνισμό » αν η χώρα συνέχιζε να «επιδοτεί» ασθενείς εξολοκλήρου όσον αφορά  την ιατρική κάλυψη , υποστηρίζοντας την συμπληρωματική ασφάλιση (ιδιωτική), ακόμη και στα θέματα της ασθένειας, όπου δεν θα έπρεπε η ασφάλιση να είναι το μονοπώλιο του κράτους . Έτσι , σε όλες τις χώρες συμμετέχουμε σε μία ΕΜΠΟΡΕΥΜΑΤΟΠΟΙΗΣΗ της υγείας, το σύστημα αυτό αποσπά υπηρεσίες από την περιοχή των «κοινών αγαθών », ώστε να τις χωρέσει « στα αγαθά της αγοράς», όπως είναι η συμφωνία για  « το εμπόριο των υπηρεσιών » (ΑCGS) και του ΠΟΕ (Παγκόσμιος Οργανισμός Εμπορίου).
Έτσι, οι μέτοχοι των συνταξιοδοτικών ταμείων (οι βορειοαμερικάνοι ιδίως), επενδύουν στον τομέα της υγείας (κλινικές, εργαστήρια), το οποίο ελπίζουν να έχει κέρδος, σε πείσμα της δημόσιας υγείας και των αναγκών των ανθρώπων … και αν το κέρδος δεν είναι αρκετό, εγκαταλείπουν την « υπόθεση » για να επενδύσουν αλλού, αφήνοντας τις δομές της υγείας σε εγκατάλειψη, χωρίς μέσα και κοντά στην πτώχευση !!

Οι δρώντες (πρωταγωνιστές, παράγοντες)της  υγείας  συμμετέχουν εκ των πραγμάτων σε αυτό το σύστημα « παραγωγικότητας »: οι υπεύθυνοι των ιατρικών υπηρεσιών στη Γαλλία, λαμβάνουν μια εκπαίδευση διαχειριστή, να μάθουν  να « παράγουν » μια φροντίδα « κερδοφόρα « (σε βάρος μιας  κατάρτισης πάνω στη δημόσια υγεία που θα μπορούσε να τους μάθει να  αξιολογούν τις ανάγκες των ασθενών ώστε να ανταποκριθούν αποτελεσματικά).
Οι γιατροί, όπως και οι διευθυντές των νοσοκομείων « μορφοποιούνται » κατά την αρχική τους κατάρτιση στη Γαλλία, όπως και σε άλλες χώρες, με βάση το « πριμ επίδοσης » (για τους ιατρούς της γενικής ιατρικής), οι οποίοι έχουν «καλά » αποτελέσματα με τους ασθενείς τους … τα διάστροφα αποτελέσματα είναι άμεσα και οδηγούν σε μια επιλογή « ενδιαφέροντων » ασθενών για τους γιατρούς: είναι καλύτερα να μην υποστηρίξει κάποιος μια νεφρική ανεπάρκεια, ή μια βαριά ψύχωση, η « θεραπεία » παραμένει αβέβαιη, και ασύμφορη στο γιατρό. Οι διαχειριστές των νοσοκομειακών υπηρεσιών έχουν επίσης το ίδιο είδος «κινήτρου» για τα αποτελέσματα, όσον αφορά την κατανομή των προϋπολογισμών (με βάση, για παράδειγμα, τη διάρκεια της διαμονής: στην ψυχιατρική είναι περίπου 23 ημέρες κατά μέσο όρο στο νοσοκομείο … αυτός που θα κρατήσει περισσότερο κάποιους  ασθενείς που δεν έχουν σταθεροποιηθεί θα  « κακοχαρακτηριστεί » από την ηγεσία και διοικητικές αρχές … με αποτελέσμα: όλο και περισσότεροι ψυχιατρικού ασθενείς, έχουν μικρότερη παραμονή στο νοσοκομείο, ενώ απαιτείται μεγαλύτερη διαμονή στο νοσοκομείο … και η κατάστασή του έχει ατελώς σταθεροποιηθεί, έτσι  ώστε επιστρέφουν στο νοσοκομείο λίγες εβδομάδες αργότερα (το φαινόμενο της «περιστρεφόμενης πόρτας» πολύ γνωστό στις Ηνωμένες Πολιτείες για πολλά χρόνια …)

Στην Γαλλία, οι διευθυντές των δημόσιων νοσοκομείων, απολαμβάνουν επίσης, των «μπόνους για τις επιδόσεις» (PRF), όπως μετράται με βάση οικονομικά κριτήρια της αποδοτικότητας και τη μείωση των δαπανών, η οποία δεν επιτρέπει την ανάπτυξη, πόσο μάλλον τη δημιουργία υπηρεσιών φροντίδας « μετά » την θεραπεία αναγκαίων για  την παρακολούθηση των ασθενών.

Συνολικά, είναι όλο αυτό το σύστημα υγειονομικής περίθαλψης, και οι άνθρωποι που θα πρέπει να επωφεληθούν, το  οποίουποφέρει από τις νεοφιλελεύθερες πολιτικές λιτότητας, οι οποίες τοποθετούν το «όφελος», πάνω από τον άνθρωπο !!

Ωστόσο, υπάρχουν λύσεις:

– Πρώτον, η ανάπτυξη της αλληλεγγύης στην κοινότητα για να μην αφήσει στην απομόνωση και στον πόνο ένα άτομο ακόμη και αν δεν μπορεί να έχει άμεση πρόσβαση στις υπηρεσίες της υγείας.

– Επιπλέον, μια σειρά από συλλογικότητες και οργανώσεις των «χρηστών υγείας » αγωνίζονται για την νόμιμη αναγνώριση που θα τους επιτρέψει να μπούνε στα διοικητικά συμβούλια των δημόσιων νοσοκομείων, σε μια προσπάθεια να περιοριστεί η πολιτική σχετικά με την πρόσβαση στην περίθαλψη. Επίσης, είναι σημαντικό εδώ να επιτύχουν την αναγνώριση των δημόσιων αρχών, προκειμένου να αναγνωριστούν από το Υπουργείο Υγείας ως εταίροι σε μια προσπάθεια να ακουστούν στην πολιτική για τη δημόσια υγεία και την ψυχική υγεία: στη Γαλλία, για την παράδειγμα είναι η περίπτωση της συλλογικότητας « η υγεία μας σε κίνδυνο », ή η ομάδα συντονισμού για την προστασία των μικρών μαιευτηρίων .

– Στην ψυχική υγεία, έχει επίσης συγκροτηθεί  τα τελευταία χρόνια μια ομάδα επαγγελματιών υγείας, συνδικαλιστών,  ασθενών και των οικογενειών τους ή συγγενών των ασθενών για να αγωνιστεί ενάντια στις δημόσιες αρχές (η κίνηση των « 39 »).

– Στην ψυχιατρική, όπως πάντα, είναι σημαντικό να αναπτυχθούν εναλλακτικές λύσεις για την ενδονοσοκομειακή νοσηλεία: νοσοκομεία ημέρας, ιατροψυχολογικά κέντρα για παιδιά, εφήβους και ενήλικες, CATTP (κέντρα υποδοχής μερικής απασχόλησης, όπου οι άνθρωποι ασκούνται σε ομαδικές δραστηριότητες στο πλαίσιο μιας «επανένανταξης» για περιπτώσεις κοινωνικά περιθωριοποιημένων, GEM (ομάδες αμοιβαίας βοήθειας των οποίων η δημιουργία μπορεί να ενθαρρυνθεί από  τους θεραπευτές, αλλά η διαχείρισή τους γίνεται από ασθενείς, ενώσεις), κλπ …
Δυστυχώς, η έλλειψη προσωπικού επιτρέπει όλο και λιγότερο την ανάδυση τέτοιων δομών οι οποίες  μάλλον υποχωρούν και οι δομές παλινδρομούν σε  προηγούμενους τρόπους  λειτουργίας…

– Τέλος, πρέπει να αποκαταστήσουμε στη Γαλλία τη δημοκρατική διαδικασία που πρωτοστάστησε στη δημιουργία της κοινωνικής ασφάλισης το 1945, όπου η αρχή ήταν ότι «καθένας συνεισφέρει με τα μέσα που διαθέτει και λαμβάνει σύμφωνα με τις ανάγκες του» … Οι πολίτες  συμμετείχαν στις εκλογές των εκπροσώπων τους (μέσω των συνδικάτων) για τη διαχείριση της κοινωνικής ασφάλισης … ενώ δεν υπάρχουν πλέον εκλογές για την κοινωνική ασφάλιση εδώ και σχεδόν 30 χρόνια, και τώρα είναι η κυβέρνηση με τους εργοδότες (MEDEF = αντιπροσωπεία οργάνωσης των εργοδοτών) που ορίζει αυθαίρετα τα έξοδα της ασφάλισης υγείας κάθε χρόνο.

Τέλος, και ιδιαίτερα στον τομέα της ψυχικής υγείας, αλλά και σε όλους τους τομείς που σχετίζονται με τη δημόσια υγεία, να θυμάστε ότι η υγεία δεν είναι θέμα των «ειδικών», αλλά αφορά όλους τους πολίτες και θα πρέπει να λειτουργεί με βάση μια συμμετοχική δημοκρατία για την υγεία (δηλαδή τη συμμετοχή των πολιτών σε όλα τα στάδια και τις αποφάσεις των κατευθυντήριων γραμμών της πολιτικής για την  περίθαλψη και για την επιστροφή των χρημάτων που δίνουν γι αυτή.)

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